Etre mère à 40 ans

Voir http://www.lalibre.be/lifestyle/famille/etre-mere-a-quarante-ans-533aaa02357035e6966e34c1

Effectivement, être mère (ou père) à 40 ans je trouve ça tard. Surtout si c'est la première fois. Moi j'ai deux enfants, j'ai 43 ans, et je n'en voudrais plus un troisième. J'ai l'impression de ne plus avoir l'énergie pour le faire, faire les travaux dans la maison avec deux petits bouts m'en a pompé assez ..
Je peux comprendre les gens qui le désirent, mais pourquoi attendre si tard? Ne sommes nous pas dans une société où l'on ne veut plus accepter de limites?

Exactement dans la même situation: 43 ans, 2 gamins, (et séparé, en plus).

Pour moi, c'est totalement exclu d'avoir encore des enfants.

Quand j'entame une relation, c'est un des points sur lesquels je ne transige jamais. Mais combien se "laissent faire" par une compagne plus jeune et le regrettent ensuite ?

40, 3 gosses, mon ainé est un enfant "différent", la dernière à 3 ans.

Exténué.

C'est marrant, Il n'y a que des pères ici qui témoignent.

Oui, en effet, que des pères jusqu'ici.

Une grosse différence entre un H et une F: l'horloge biologique qui fait "tic tac" chez certaines et précipite parfois les choses plus que de raison.

Je suis un homme, 55 ans et je n'ai eu qu'une fille... à 20 ans. Elle en a donc 35 aujourd'hui. Ce n'était certes pas facile d'être père à 20 ans mais à 40, j'avais fini et j'étais libre. J'ai une excellente relation avec elle aujourd'hui et je n'ai jamais regretté de l'avoir eue si jeune et surtout de n'en avoir qu'un seul enfant. Quand je vois des gens de mon âge avec des ados, franchement, je les plains.

@Cashoo: effectivement, je crois qu'il arrive un âge où on n'est tout simplement plus en phase avec ses enfants si on les a trop tard. Des ados à 55 ans, effectivement ... A 55 ans, on a grandi dans les années 60-70 et on se retrouve avec des enfants qui sont nés avec Internet et les smartphones. Le décalage est énorme, la difficulté à les comprendre doit être considérable. Même si fondamentalement l'homme ne change pas, ses comportements ne sont plus du tout les mêmes. Dans les années 80 on jouait encore avec des billes à 12 ans. Maintenant, on joue avec son smartphone ...

œildeguerre, il y a surtout une forte prédominance masculine sur ce forum...

Je peux difficilement témoigner à titre personnel, je n'en ai pas (encore - et je ne suis pas sûre que ce sera un jour le cas).

Un élément est, je pense, qu'on prend probablement plus le temps qu'avant pour décider si on a bien trouvé le bon conjoint, puis si on veut vraiment des enfants...

En plus, le parcours de vie typique de l'individu dans notre société s'accorde mal avec les impératifs de la maternité : soit on fait ses enfants tôt et le temps qu'on puisse penser un peu à sa carrière on a oublié ses études et on risque d'être complètement dépassée, soit on les fait tard avec tous les dangers et problèmes que cela comporte. Je me suis déjà souvent dit que ce serait bien d'avoir un système qui permettrait aux femmes d'étudier plutôt après les enfants qu'avant, mais aujourd'hui cela me semble ingérable.

Cela dit, je suis moins interpelée par l'idée d'avoir des enfants à 40 ans (du moins si la grossesse est naturelle, la procréation assistée "parce qu'on s'y est pris trop tard" je ne suis pas trop pour) que par l'autre problématique soulevée par l'article, celle des femmes qui choisissent en désespoir de cause de faire un bébé toutes seules à grand renfort d'éprouvettes. Cette idée d'un "droit à l'enfant" comporte pour moi un élément de "chosification" qui me met d'autant plus mal à l'aise que, en l'absence de conjoint, la mère risque de concentrer sur son enfant non seulement toute son affection maternelle, mais aussi tout l'amour qu'elle n'a pas l'occasion de partager d'égale à égal avec un autre adulte. Une telle situation ne peut pas être psychologiquement saine.

Notre société a basculé depuis quelque temps dans un "droit à l'enfant" qui est même devenu un "doit avoir des enfants"! Je n'en veux pas, pour un tas de bonnes ou mauvaises raisons qui sont les miennes, mais la pression sociale est forte, c'est difficile, on est divergent (pour paraphraser un film sorti aujourd'hui!)   

@mouette: je ne crois pas que la norme soit encore "doit avoir des enfants". C'était du temps de mes parents ça. Actuellement, tout le monde s'en fout. La norme c'est plutôt disponibilité maximale sur le marché de l'emploi. C'est essentiellement les difficultés économiques qui font que les gens font moins d'enfants. J'ai remarqué que dans les familles bourgeoises hyper cossues, on fait encore plein de gosses. De toute façon le père gagne des sommes
folles, on paie des baby sitters à tour de bras et la mère bosse à mi-temps, quand elle bosse (si si ça existe encore)
Auparavant (faut remonter loin), malgré les difficultés, on faisait des enfants à la pelle, mais c'est parce que c'était une main d’œuvre considérable. Ce n'est pas pour rien que les interminables vacances d'été coïncident avec la période des moissons!
Actuellement, faire beaucoup d'enfants est soit un symbole de grande réussite sociale, soit un signe de "barakisme".
Mais c'est vrai que les gens qui ont des enfants et ceux qui n'en on pas sont vraiment sur une autre planète. J'ai vécu célibataire, et quand je rentrais du taf, la journée était bel et bien terminée. Si je voulais, je m'installais à une terrasse avec des potes, et j'y restais jusqu'au soir. Maintenant, c'est totalement impensable. Quelquefois je le regrette surtout en été :-)

Moi aussi parfois je pense à ma "liberté" évaporée.

Mais aussitôt je pense à mes trois monstres et à la magnifique amazone qui me les a fabriqués. J'entends le "papaaa" de l'ainé qui m'accueille quand je rentre, je vois les immenses yeux bleus interloqués du deuxième avec toutes les questions existentielles qui traversent son esprit, je pense à ma fille... ah, les papas et leurs filles... C'est nigaud, moi qui me suis marié "tard" proportionnellement, qui faisait a priori une pâte parentale tellement douteuse que - je l'ai appris plus tard - tout le monde dans ma famille et ma belle-famille se demandait si je n'allais pas me barrer au premier, c'est nigaud, donc, d'être aussi culcultement gaga avec ses gosses.

Mais c'est comme ça. Et aujourd'hui, je suis navré de froisser les sans-enfant-assumés, mais je ne peux m'empêcher de trouver pathétiquement ridicules ces célibataires éternels qui a 40 piges vivent toujours comme des ados. C'est la liberté, oui. Mais elle est humainement foutrement limitée, non?

lelion a écrit:je ne peux m'empêcher de trouver pathétiquement ridicules ces célibataires éternels qui a 40 piges vivent toujours comme des ados. C'est la liberté, oui. Mais elle est humainement foutrement limitée, non?

Ca dépend de ce qu'on en fait hein! Si c'est pour sortir tous les weekends ou passer ses soirées au café, je suis d'accord c'est un peu pathétique. Mais bon passer son samedi après-midi à faire des bonshommes en pâte à modeler ou à s'emmerder sur le banc d'une plaine de jeux pendant que les enfants se défoulent c'est pas forcément ce qui donne un sens à la vie non plus.

Café Chat Noir a écrit:Mais bon passer son samedi après-midi à faire des bonshommes en pâte à modeler ou à s'emmerder sur le banc d'une plaine de jeux pendant que les enfants se défoulent c'est pas forcément ce qui donne un sens à la vie non plus.

C'est complètement idiot comme réflexion. On ne peut arrêter le fait d'avoir des enfants à l'immédiateté matérielle de la chose: c'est une question de transcendance.

@café chat noir: oui, certes. Mais ça ne dure qu'un temps. Le bac à sable, c'est jusque 4-5 ans. La pâte à modeler, ça dure plus longtemps, mais moi j'ai changé en pâte fimo, comme ça je fais des choses que je peux garder, ou offrir. Je suis assez doué en sculpture.
Après, c'est l'âge des taxis: taxi pour le judo, taxi pour la batterie, taxi pour le solfège, taxi-pour-aller-chez-untel-qui-a-son-annif, etc.

Enfin, dans tout ça, on se demande ce qui donne un sens à la vie. Rester chez soi à bouquiner, ça n'en donne pas des masses non plus, du sens à la vie. Tout comme une heure de fitness ..
La plupart de nos activités sont de toute façon des activités de compensation, parce que justement notre vie n'a plus guère de sens.

Pour vous remonter le moral:

"Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques.
Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixes, choisir son petit pavillon, choisir ses amis.
Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser au jeux télé en se bourrant de McDo.
Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais.
Choisir son avenir, choisir la vie.
Pourquoi je ferais une chose pareille ? J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ?
Y’a pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne. "

lelion a écrit:On ne peut arrêter le fait d'avoir des enfants à l'immédiateté matérielle de la chose: c'est une question de transcendance.

Cette transcendance on peut la trouver dans d'autres activités et d'autres passions... et quand j'observe les autres j'ai l'impression qu'on peut aussi très rapidement la perdre à gérer le quotidien de ses enfants. Dans un cas comme dans l'autre, je pense que tout dépend comment on prend les choses. Je connais des gens qui rêvent d'en avoir ou regrettent de ne pas en avoir eu, d'autres qui disent que si c'était à refaire ils n'en auraient pas. Ce qui fait sens est différent pour chacun...

Evidemment, on peut considérer que c'est une question personnelle et purement relative. Considérer que prendre le temps pour ses mouflets est précisément une perte de temps.

Il n'en reste pas moins que, quoiqu'en disent les relativistes, il y a tout de même un sens particulier au fait de transmettre la vie et d'accepter la vulnérabilité absolue qui réside dans le fait d'avoir des êtres dépendant directement de soi.

C'est un des sens profonds de l'humanité qui se révèle. Alors on est d'accord, cela n'a pas la vertu de transformer un gros con en saint. Mais il n'en reste pas moins que l'expérience est particulière et non transposable a d'autres activités ou transcendances.

Comme je dis toujours, je pense que je serais plus convaincue si les enfants avaient des poils et des moustaches...

@café chat noir: il suffit d'attendre assez longtemps! Même pour les filles!
Sérieusement, les femmes sans enfant avec des chats, non, non et non! J'aime bien ces animaux, mais ce ne sont jamais que des animaux, et ils sont limités. C'est surtout l'idée de substitution bébé/chat qui m'horripile!

Café Chat Noir a écrit:

lelion a écrit:On ne peut arrêter le fait d'avoir des enfants à l'immédiateté matérielle de la chose: c'est une question de transcendance.

Cette transcendance on peut la trouver dans d'autres activités et d'autres passions... et quand j'observe les autres j'ai l'impression qu'on peut aussi très rapidement la perdre à gérer le quotidien de ses enfants. Dans un cas comme dans l'autre, je pense que tout dépend comment on prend les choses. Je connais des gens qui rêvent d'en avoir ou regrettent de ne pas en avoir eu, d'autres qui disent que si c'était à refaire ils n'en auraient pas. Ce qui fait sens est différent pour chacun...

Tant de larmes coulent parfois sur des rêves exaucés...

Café Chat Noir a écrit:Comme je dis toujours, je pense que je serais plus convaincue si les enfants avaient des poils et des moustaches...

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...

@le lion: Quand je lis ce que je lis, je me dis, comme Mortimer:
"Hé bien, old chap, je crois que nous l'avons échappé belle!
Sur ce, je fumerais bien une petite pipe, et que Dieu sauve la Reine!"

poisson@Oeildeguerre a écrit:
Sur ce, je fumerais bien une petite pipe, et que Dieu sauve la Reine!"

On vous a dit que c'est pas comme ça qu'on fait des ...

Pourquoi être mère à 40 ans ? Parce que les filles font de longues études et qu'après cela elles cherchent un emploi pour lequel elles sont parfois amenées à se "délocaliser". Pas de place souvent pour une relation suivie ... Et lorsque le "bon candidat" est arrivé, on voudrait bien un enfant mais la trentaine s'éloigne déjà et tout ça ne va pas tout seul.
Lors de la deuxième grossesse, on est déjà près des 40 !

Moi, j'ai connu l'époque où on se mariait jeune et "on ne prenait pas trop de temps pour faire trois ou quatre enfants qui vous occupent vos journées" (jean Ferrat); je suis très heureuse d'avoir eu tout mon petit monde et je ne changerais cela pour rien au monde ...

Je n'ai rien trouvé dans la vie qui puisse égaler ce bonheur-là mais je sais que c'est une affaire très personnelle !

lelion

j'ai eu un enfant "différent" moi aussi : je ne regrette rien !